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Les moyens de communication du chien

Dernière mise à jour : 29 juin 2021

Les codes canins, sujet très souvent abordé dans le secteur du chien, restent cependant malheureusement très vagues et incompris par la plupart.

Langage chien

Le chien, comme toutes espèces, a son propre langage, ses propres outils de communication et ses propres attitudes pour se faire comprendre de ses congénères.

Il n'est pas capable de comprendre un langage autre que le sien et ne sait pas non plus se faire comprendre autrement que par les codes de son espèce.


Message chien

Quels sont les messages qu'un chien peut envoyer à ses congénères ?

Pour quelles raisons sont ils utilisés ?

Quels sont ses moyens de s'exprimer ?

Comment l'Humain peut il communiquer avec le canidé ?




Les chiens sont des animaux sociaux, qui vivent normalement en meute afin d'établir une force de groupe pour répondre à leurs besoins vitaux (sécurité et alimentation notamment).

Pour ce faire, ils doivent pouvoir communiquer entre eux afin de comprendre les règles du groupe et le rôle de chacun.


I- La communication visuelle


Lire un chien suppose de regarder l'attitude globale du corps, notamment les babines, la courbe du dos, la position des pattes, de la queue et des oreilles, le hérissement du poil et la direction du regard.


A) Chien agressif


Un chien agressif, prêt à attaquer, aura les yeux mis clos, la queue portée haute, droite et immobile, ses babines seront relevées laissant apparaître sa dentition ou la gueule sera grande ouverte et une de ses pattes avant sera portée haute, pour le préparer à sauter.

Dans cette situation, il ne faut surtout pas s'approcher, ne pas faire de gestes brusques, ne pas partir en courant, ne pas regarder le chien droit dans les yeux, ne pas parler et si possible se mettre de côté.


B) Chien peureux


Un chien peureux pourra trembler, saliver, faire ses besoins sur lui-même. Il aura la queue entre les jambes, les oreilles tombantes et le dos courbé.

Dans cette situation, il cherchera à fuir et il ne faut surtout pas l'en empêcher car cela pourrait finir par une agression de sa part. En effet, ne pouvant s'extraire de la situation, le toutou finira par attaquer, car cela deviendra sa seule issue envisageable.


C) Chien agressif par la peur


Comme nous venons de le voir, suite à une impossibilité de se soustraire, un chien pourrait devenir agressif par défense.

Il gardera la queue entre les pattes et verra son poil s'hérisser.


Dans tous les cas d'agressivité, si le chien est bien codé, il sera toujours possible de l'apaiser et d'éviter une attaque. Ces comportements sont un signal d'alerte, dernière étape avant le passage à l'acte.

C'est la raison pour laquelle il convient de bien savoir décrypter ce genre d'attitudes pour les faire cesser.

Certains chiens ne préviennent pas avant d'attaquer, il s'agit d'individus n'ayant soit jamais appris les codes ou dont l'alerte n'a jamais été considérée par autrui, la rendant petit à petit inexistante car sans effet. Ces cas là sont les plus dangereux et imprévisibles.


D) Chien méfiant


Un chien méfiant n'est pas agressif, il n'est pas dans une stature de prévention d'un mécontentement mais essaye de comprendre une situation et savoir si elle lui est favorable ou dangereuse.

Il se tiendra de manière statique, aura les oreilles rabattues vers le bas, un regard curieux et pourra également pencher la tête d'un côté ou de l'autre pour exprimer le fait qu'il ne comprenne pas.


E) L'appel au jeu


Un chien souhaitant jouer avec un congénère plaquera l'avant de son corps au sol et remuera la queue rapidement de gauche à droite.


F) La soumission


Du point de vue visuel, un chien soumis se déplacera lentement, la queue entre les jambes, les oreilles baissées, ne regardant pas son adversaire et pourra même s'allonger sur le dos pour présenter ses parties intimes.


G) L'apaisement


Un chien qui souhaitera refuser l'agressivité d'un congénère le lui signifiera par les gestes suivants : tourner la tête pour éviter son regard, bailler, se coucher, faire un appel au jeu, tourner le dos ou le regard de son adversaire ou encore plisser les yeux.

L'attitude pacifiste lors du rapprochement consiste à avancer en formant un arc de cercle, d'une manière calme et lente.


H) Le malaise


Lorsqu'un chien est stressé, il se léchera les babines, lèvera une patte, baillera pour se détendre.



II- La communication auditive


A) Aboiement


L'aboiement est le son le plus souvent exprimé par le chien. Il lui permet de se faire entendre à grande distance et peut servir à gagner l'attention de quelqu'un par exemple pour une séance de caresses, ou pour exprimer la faim ; il est également souvent rencontré lors de l'appel au jeu, notamment quand sa posture ne suffit pas à son congénère de se motiver à venir interagir ; il sert également à défendre son territoire ou annoncer un danger.


B) Hurlement


Le hurlement est un cri fort et long dans la durée qui est rarement exprimé par le chien (hormis les races primitives telles que le Husky, par exemple) et qui est un vestige de l'ancêtre du chien, le loup.

Il permet d'annoncer un danger à la meute ou bien d'aider le groupe à arriver à identifier la position d'un congénère à distance.


C) Grognement


Le grognement est un signe qui doit être compris par l'ensemble de la population car il signifie une alerte quant à une situation où le chien est prêt à attaquer.

Lorsque l'on entend ce type de sons, il convient donc de ne pas s'approcher et de rester calme.


Attention toutefois, le grognement est également parfois utilisé pendant le jeu et est anodin. Il découle d'une trop grande excitation du chien sollicité mais n'est pas un signal de morsure imminente.


D) Halètement


L'halètement n'est pas un son construit de manière volontaire par le chien. Il est issu d'un mécanisme physique et signifie soit une chaleur corporelle trop importante, le chien essaye alors de l'éliminer à travers ce procédé en régulant sa température mais peut également avoir lieu pendant un évènement stressant.


E) Jappement


Le jappement a surtout lieu chez les jeunes individus. Il exprime une situation désagréable et/ou douloureuse physiquement.

Ce bruit est notamment utilisé chez les chiots lors de l'apprentissage de la morsure inhibée et permet aux autres bébés de comprendre quand la pression de la mâchoire est trop importante.


III- La communication chimique et olfactive


La communication chimique et olfactive est très élaborée chez le chien. L'olfaction est son sens le plus développé et c'est bien pour cela qu'il existe des travailleurs de recherche de la truffe ou de chasse.

Au-delà de cette faculté, les canidés possèdent un sens supplémentaire à nous, Humains : les phéromones.

Il s'agit de molécules sécrétées par certaines glandes de la plupart des espèces animales connues et desquelles émanent des informations précieuses sur un individu.


L'organe voméro-nasal présent chez le chien lui permet de lire ces informations.

On y trouve notamment l'âge, le sexe, la période du cycle sexuel, l'état émotionnel des empreintes qui sont senties.


C'est pour cette raison que les chiens reniflent l'urine et les selles et sentent l'arrière train de leurs congénères (et le nôtre). Cela leur apporte des informations fondamentales.


Bon à savoir : ces molécules sont laissées en masse par tous les individus se rendant chez le vétérinaire et le stress des précédents patients est ainsi communiqué aux suivants ce qui favorise généralement un climat malaisant pour l'animal dans la salle d'attente, même s'il n'a jamais connu de mauvaises expériences dans ce lieu.



IV- La communication tactile


A) Léchage


Le léchage a lieu dans plusieurs contextes.

Un chien se lèchera pour s'apaiser lorsqu'il est dans une situation d'anxiété (lèchement des babines ou de toute autre partie). Si le mal-être est trop important, des léchages frénétiques pourront le mutiler.


Un chien soumis demandera l'autorisation à son supérieur hiérarchique de s'approcher du territoire en lui léchant les babines.


Le léchage envers l'Humain est signe d'affection.


B) Morsure


La morsure est le contact tactile le plus connu.

Elle a pour but de recadrer un individu qui se montrerait soit trop dominant soit trop insistant ou lorsque les signaux d'agressivité ne sont pas compris ou pris en compte par l'individu en question.

Elle montre son mécontentement et peut également avoir lieu dans le cadre de la prédation.


Un chien qui ne sait pas gérer ses émotions et qui monte trop haut en excitation pourra également mordre pour faire redescendre son excès d'intensité.


C) Pincement


Les pincements sont un signal de douleur et surviennent lorsqu'une gêne trop intense est occasionnée sur une durée non acceptée.


D) Caresses


Les caresses sont très utiles dans l'éducation, elles sont un facteur de récompense indéniable sur la plupart des chiens et sont également régulièrement réclamées par les toutous.

Il s'agit d'un moment d'apaisement, de détente et d'enrichissement de la relation Homme-chien.


E) Domination


Le léchage peut intervenir dans une situation de domination mais il arrive également qu'un chien dominant pose sa patte ou son corps sur le garrot de son subordonné pour lui faire comprendre que c'est lui-même qui possède le rang hiérarchique le plus élevé.

Si un animal procède ainsi face à un autre dominant, une bagarre peut très vite éclater. Il convient donc d'éviter que de tels phénomènes se produisent.


V- Et avec l'Humain ?


L'Humain, bien qu'ayant son propre langage bien différent de celui du chien, est capable de se lier d'amitié avec ce dernier et de lui faire comprendre une panoplie d'actions, d'émotions et de besoins. Voyez les chiens d'utilité, comme les chiens guide d'aveugle, par exemple.

Doté d'une morphologie bien différente, l'Homme a dû apprendre à se faire comprendre de son meilleur compagnon au fil du temps grâce à des techniques particulières et ne faisant que trop peu souvent intervenir les codes du canidé.


Voici quelques méthodes qui permettent un échange optimal chien-humain, qui peut être réalisé soit par la violence physique et psychologique (à bannir car l'éthologie a développé suffisamment de méthodes douces permettant d'aussi bons, voire de meilleurs résultats), soit par la création et l'entretien d'une relation unique et basée sur la confiance mutuelle et réciproque.


A) Le jeu


Le jeu est une solution radicale pour obtenir l'obéissance et l'apprentissage de son chien. En effet, la plupart d'entre eux ont ce besoin d'amusement, et ce, jusqu'à la fin de leur vie.

Permettant d'insérer des notions d'éducation, sans que le chien ne le remarque et ne soit focalisé sur un exercice compliqué à réaliser du fait de la concentration qu'il nécessite, le jeu donne un pavé de possibilités d'entraînements dédiés à la réflexion, tout en impliquant son ami à 4 pattes à s'investir puisque la séance lui est agréable.

Il s'agit donc d'un double bénéfice : vous entretenez une relation saine avec votre animal tout en lui apprenant des ordres.


B) La voix


De nombreuses études éthologiques ont démontré que les intonations de voix, plus que les mots eux-mêmes, étaient à l'origine de réactions spécifiques des canidés.


Ainsi, une voix assez aiguë et mélodieuse motivera le toutou à obéir, à revenir, c'est la façon de procéder pour l'encourager à exécuter l'action demandée.

En plein apprentissage, il convient donc de prendre cette intonation dès que l'animal commence, même brièvement à réaliser des tentatives allant dans le sens attendu.


Une voix grave et ferme est synonyme de sérieux et doit systématiquement être utilisée lors de l'énonciation d'un ordre chez un chien qui le maîtrise parfaitement. Elle est à bannir lors de l'apprentissage car cela est contre productif dans la mesure où vous enlèveriez toute envie à l'animal d'obéir, notamment pour l'exercice du rappel. Vous précipiteriez-vous vers quelqu'un qui vous invite à le rejoindre avec cette attitude ?


Pour la récompense, si un comportement adapté a été réalisé, il suffira de dire "c'est bien" ou "bon chien" avec une voix aiguë et enjouée.


Chez les chiens les plus expérimentés et dressés en ce sens, il est possible de retenir jusqu'à 300 mots différents en comprenant parfaitement leur sens. Cela est très utilisé chez les chiens d'assistance, qui sont capables de ramener tous types d'objets à leurs propriétaires, par exemple.

En revanche, ces individus suivent une formation très intense pendant plus de 2 années avant d'atteindre un tel niveau.

Vous pouvez donc vous amuser à faire fonctionner le cerveau de votre animal en lui apprenant régulièrement de nouveaux tours et le nom de nouveaux objets, pour le stimuler mentalement.


Enfin, le chien ne connaît pas les lettres de l'alphabet, quelque soit la langue utilisée et ne comprend donc que des syllabes de manière approximative. Il convient donc d'être vigilant à ne pas utiliser des mots trop ressemblants car la différence ne serait pas perçue. Exemple : assis et ici.


C) La friandise


La majorité des canidés sont gourmands et sont donc prêts à beaucoup pour obtenir quelque chose d'appétent.

C'est la raison pour laquelle les friandises sont largement utilisées comme récompenses en éducation positive.

Cette méthode est très efficace mais il convient tout de même de ne pas l'utiliser systématiquement pour trois raisons :

- elles apportent des calories et nutriments souvent mauvais pour l'organisme du chien et peuvent devenir responsables d'un embonpoint ;

- le toutou obéira pratiquement toujours avec cette méthode mais ne le fera plus dès lors que vous ne lui proposerez plus de leurre ;

- vous ne renforcez pas votre relation.


D) Le toucher


La caresse du maître ou des personnes de confiance est très souvent bien acceptée du chien et est un signe d'affection sans équivoque. Chez la plupart, c'est d'ailleurs une nécessité car le canidé a besoin d'une relation avec son propriétaire.

Ainsi, cela peut également servir de récompenses pour obtenir l'attention et l'investissement de l'animal.


Lever le chien par l'encolure, permet de montrer sa domination et de faire cesser un comportement indésirable.

De même, tirer la peau du niveau de l'épaule, d'une manière sèche et rapide provoque un désagrément (sans douleurs) à l'animal qui l'amènera à tenter de trouver une solution pour faire cesser cette sensation. On peut donc l'utiliser chez des toutous têtus qui ne souhaitent pas obéir à un ordre.


E) La gestuelle


Chez les canidés, la gestuelle a beaucoup plus d'impacts que la voix. Ainsi, il est possible d'apprendre l'éducation sans parler, simplement en utilisant son corps.

Pour apprendre le "assis", il suffit de faire glisser sa main au-dessus de la tête de l'animal, qui la suivra du regard et n'aura plus d'autres solutions que de baisser son arrière-train pour continuer à la voir.

Cela est valable pour l'ensemble des ordres.


Cette méthodologie implique également d'avoir à tous moments l'attention de son ami à 4 pattes ce qui insinue une relation saine et basée sur la confiance.


F) La dépense mentale


La dépense mentale est un éventail d'exercices permettant au chien de réfléchir pour obtenir quelque chose. En effet, si les envies de l'animal (hors besoins vitaux) sont systématiquement satisfaites sans broncher, il pourrait devenir ingérable. C'est au maître d'être à l'origine des décisions.

C'est pourquoi il est précieux de faire travailler mentalement son toutou pour qu'il obtienne ce qu'il désire. La récompense n'est pas forcément une friandise, le jeu, la voix ou la caresse mais, le canidé étant opportuniste, le simple fait d'attendre une action intéressante après réflexion lorsque l'animal est en attente de quelque chose pour le lui autoriser est une récompense en soi.

Exemple : votre chien aboie devant la porte pour sortir, ne lui ouvrez pas, attendez patiemment soit qu'il arrête d'aboyer ou bien qu'il propose un coucher ou quoi que ce soit d'autre. Puis ouvrez la porte.


La dépense mentale est également vitale pour le chien (voir les besoins essentiels du chien) et son équilibre.

Comme son nom l'indique, c'est une dépense, et cela lui est nécessaire pour se fatiguer et s'occuper.

Certaines races ont un besoin plus important en réflexion que d'autres, comme les Borders Colleys ou les Malinois.


Plus vous ferez ce genre d'exercices ensemble, plus votre compréhension l'un de l'autre sera perfectionnée.


G) La mimique


Enfin, comme nous avons vu précédemment, le chien s'exprime d'une manière différente de nous, utilisant l'ensemble de son corps, des sons, des attitudes et en produisant des molécules messagères.

Il nous est alors possible d'utiliser son propre langage pour communiquer avec lui.

Ainsi, bâiller devant lui, tourner la tête, plisser les yeux, l'apaisera et lui donnera confiance en vous dans une situation de méfiance.

Aboyer l'excitera.

Se pencher au-dessus de lui sera un signe de dominance.

S'approcher en formant un arc de cercle et en avançant lentement sera mieux accepté.


Maintenant que vous savez tout cela, analysez votre chien, ses messages corporels et sonores, ses attitudes dans chaque situation et ses réponses à vos demandes pour toujours mieux le comprendre et enrichir votre relation.


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