Dans certaines circonstances, un chien peut se montrer agressif envers autrui. Il est fondamental de réagir correctement pour éviter au maximum les dégâts que cela pourrait engendrer.
Dans la rue, chez des amis, en balade, attaché ou non, il arrive de tomber sur des réactions critiques d'agressivité d'un chien. Propriétaire d'un canidé ou non, il est essentiel de savoir comprendre le langage canin pour faire face à ce genre de situations pour y répondre correctement.
Quels sont les signaux d'agressivité chez un chien ?
Dans quelles situations l'agressivité peut-elle être déclenchée ?
Comment gérer la situation en tant que maître ? En tant que victime ? Avec un chien seul ?
I- Les signaux d'agressivité
Il y a plusieurs étapes à une agression chez le chien :
- La première est la menace : pour prévenir un individu que quelque chose ne lui convient pas, le chien va commencer par envoyer des signaux pour indiquer qu'il est sur le point d'agresser. Il peut tourner la tête ou le corps sur le côté, soulever les babines, plaquer ses oreilles vers l'arrière, hérisser le poil. Il a le corps droit, la tête haute et la queue relevée droite et statique.
Si ces signaux ne sont pas lus ou compris par l'objet de son désagrément, il passera à la deuxième phase.
Il est donc capital de savoir décrypter le langage du chien pour cesser son comportement à l'origine de cette attaque à ce moment là.
- La deuxième est le passage à l'acte : le chien dont la menace n'a pas été prise en compte, va systématiquement passer à l'action. Il pourra, dans le meilleur des cas pincer, ou encore mordre plus ou moins intensément tout en tentant de faire tomber la personne ou l'animal victime. Les dégâts peuvent parfois être fatals, selon la race du chien (notamment les gros gabarits et ceux avec une mâchoire puissante).
- La troisième est la phase d'apaisement : l'agression d'un chien ne dure jamais longtemps, elle est en général de l'ordre d'une fraction de secondes ou de quelques secondes maximum. En effet, dès que l'adversaire est maîtrisé et se soumet (ce qui est systématiquement le cas pour un Humain du fait de la douleur engendrée par une morsure, mais parfois plus long pour un chien dominant), il est de coutume que l'agressé (lorsque c'est un canidé) exagère l'envoi de signaux d'apaisement, tels que le couché sur le dos, le léchage des babines de l'agresseur, une marche lente la queue entre les pattes, la tête et l'avant du corps portés bas. Cela montre la fin du conflit.
L'essentiel, vous l'aurez compris, est de faire cesser l'agression à l'étape une, pour éviter tous dégâts corporels.
II- Les raisons d'agression
Il existe énormément de situations où une agression peut être déclenchée par un chien.
- Lorsqu'on le dérange pendant son sommeil. Pris de surprise, il pourrait attaquer ne sachant pas ce qui lui arrive. IL EST INTERDIT de déranger un chien dans son sommeil, même lorsqu'il fait partie de la famille et qu'il n'a jamais été réactif.
- Lorsque l'on lui retire un bien qu'il protège ou pour lequel on lui a fait comprendre qu'il lui appartenait intégralement. Ces situations ne devraient pas arriver car elles sont le fruit d'une mauvaise maîtrise de la relation maître-chien. Voir l'article sur la protection de ressources.
- Lorsqu'il vit une situation douloureuse : violence, chute d'objets, marche sur la patte, etc. Ce comportement, similaire à la réaction humaine, ne peut pas être évité car cela est purement instinctif. Il convient d'être vigilant à ne pas causer de maux physiques au toutou.
- Dans une situation de peur : il s'agit d'une des pires agressions car l'étape de la menace n'a pas lieu. En effet, un chien qui a peur aura deux solutions : fuir/se soustraire ou attaquer l'objet de son anxiété. S'il ne peut pas utiliser la première, il utilisera sans aucun doute la deuxième. La crispation qu'engendre ce type d'agressivité fait que la morsure peut durer plus longtemps que de coutume et c'est donc une des attaques les plus dangereuse.
- Pour défendre son territoire : soit le chien a été entraîné pour cela et dans ce cas, l'agression est illégale. L'entraînement ne peut avoir pour but uniquement la dissuasion et en aucun cas l'attaque. Soit il n'a pas été entraîné pour cela, et c'est donc un problème d'autorité du maître qui lui a laissé cette responsabilité. Dans les deux cas, les dommages sont punis par la loi.
- En cas de surexcitation : certains chiens n'ont pas appris la gestion de la montée en excitation et n'ont pas de limites. Dans ce cas, lors d'un jeu avec humain, congénères ou même objet, le toutou ne saura pas s'arrêter et sera de plus en plus entreprenant jusqu'à arriver à un point de non retour qui laissera place, dans la majorité de ces situations, à de l'agressivité pour extérioriser le surplus d'émotions.
- Si un individu ne respecte pas sa tranquillité : lorsqu'un chien est sollicité, et qu'il envoie des signaux pour montrer son désintérêt, il convient de ne pas insister (par exemple pour le jeu, la prise de nourriture, etc.). Dans le cas contraire, il y a risque d'agression car les choix du canidé, clairement édictés, ne sont pas respectés.
- La faim : lorsqu'un chien est errant, qu'il est affamé, ou mal éduqué, il pourra agresser soit une proie pour se nourrir, soit quelqu'un possédant de la nourriture pour la lui voler. Ces cas sont extrêmement rares, voire inexistants en France.
- Des problèmes neurologiques : malheureusement, comme chez l'Humain, des problèmes neurologiques peuvent être à l'origine d'agressions non maîtrisées, inexplicables et imprévues. Dans ce cas, la seule solution est de traiter le chien, si cela est encore possible ou bien de le placer dans un centre adapté, sécurisé, muni du matériel nécessaire et des professionnels compétents. Aucun particulier ne doit garder un chien atteint neurologiquement et à l'origine d'attaques à son domicile, qu'il soit expert en canidés ou non car des équipements et installations très coûteux sont indispensables et seules des structures habilitées seront en capacité de le gérer sans accidents.
Parfois, un chien a compris que la phase de menace ne fonctionnait jamais, qu'elle n'amenait dans aucun cas à l'arrêt du désagrément. Dans ce cas, il sautera cette étape par habituation et agressera systématiquement sans prévenir.
III- Gestion de l'agression
Lorsque l'on est à la phase 1 de menace, vous l'aurez compris, il convient de communiquer avec le chien, avec son langage, pour lui faire comprendre que l'on a reçu ses signaux. Pour ce faire, tourner la tête, se tourner de côté, voire de dos, ne pas courir, ne pas regarder l'individu dans les yeux, bâiller (qui est un signal d'apaisement qui indiquera au toutou que l'on ne veut pas de conflit), ne surtout pas crier, rester calme, s'éloigner doucement.
Si la phase 2 est entreprise et que les signes de menace n'ont pas été compris ou qu'aucune réponse adaptée n'a eu lieu, vous vous retrouvez avec un chien, plus ou moins grand et féroce, qui décidera de vous mordre.
Si sa taille le permet et que la morsure est maintenue, tenter de lui ouvrir la gueule pour vous extraire. Ensuite, essayer si possible de l'éloigner à l'aide de son collier ou sa laisse, s'il en possède une (attention, toujours garder le visage loin de la gueule du chien), sinon essayer de la maîtriser en lui levant les pattes arrière, ce qui l'empêchera en grande partie de se mouvoir et vous mettra en sécurité, loin de ses crocs.
Pour les gros gabarits, au cours de la morsure, ne surtout pas ouvrir la gueule du chien pour s'en détacher, cela est impossible, sa force est trop importante. Ne pas tenter de tirer le membre attaqué hors de la mâchoire car cela exciterait davantage le canidé et n'arrangerait donc pas la situation.
Il convient de rester calme, ne pas faire de grands gestes, ne pas crier, ne surtout pas tenter de frapper le chien, ce qui le rendrait d'autant plus dangereux.
Pour le faire lâcher, la seule solution efficace est de lui verser de l'eau dans les narines et de lui faire soulever les pattes arrières par un témoin (attention encore une fois à garder son visage loin de sa tête).
Si le maître est présent et qu'il n'a pas su maîtriser son chien, il DOIT suivre une thérapie comportementale avec un professionnel éducateur canin comportementaliste pour faire cesser cette attitude au plus vite.
Lorsque vous trouvez un chien errant, il ne faut surtout pas s'en approcher si vous ne connaissez pas le langage canin sur le bout des doigts. Ne jamais le capturer de force, sauf si vous avez le matériel nécessaire et la formation adéquate pour ne pas blesser l'animal et ne pas vous faire agresser.
Appelez plutôt la fourrière qui se déplacera pour le mettre en sécurité.
Un chien agressif n'est pas un chien méchant. L'agressivité fait partie de son langage. Dans les cas extrêmes, une réactivité exagérée est la source d'une mauvaise considération par l'être humain.
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