Votre chien hurle lorsqu'il est seul au domicile. Il vous suit partout dans la maison. Il détruit tout ce qu'il trouve lors de vos absences. Il est peut-être atteint d'anxiété de séparation.
L'anxiété de séparation est le fait, pour un individu, de ne pas supporter le départ de sa personne de référence. Cela se traduit par un stress traumatique qui amène le chien à mettre en place des comportements déviants et peut même se manifester au niveau physiologique.
Quels sont les causes de cette pathologie ?
Comment savoir si mon chien subit de l'anxiété de séparation ?
Que faire pour y remédier ?
Un chien pot de colle, qui ne nous lâche pas d'une semelle, qui veut nous rejoindre partout où nous sommes peut paraître mignon mais cela traduit en réalité un profond mal-être chez nos amis à 4 pattes.
I- Les causes de l'anxiété de séparation
L'anxiété de séparation peut avoir 2 origines :
A) Sevrage précoce
La première découle d'un mauvais sevrage. En effet, si le chiot est séparé de manière trop prématurée de sa mère (avant 2 mois de vie), il sera propice à ne pas supporter l'éloignement de sa personne de référence (le maître).
En effet, la génitrice a pour rôle, parmi bien d'autres, d'apprendre le détachement à ses petits. Pour ce faire, elle va commencer de plus en plus à les repousser, et notamment à partir de la pousse des dents, où l'allaitement cessera peu à peu, car devenu trop douloureux pour elle.
De plus, au moment du développement de la vue et de la motricité, ils seront capables de s'aventurer de plus en plus loin d'elle et de leur fratrie, pour explorer le monde environnant.
Cependant, les chiots ne vont jamais bien loin car ils restent très attachés à l'odeur de leur mère et sont d'ailleurs encore dépendants d'elle pour la propreté.
Si ce processus naturel est interrompu de manière brutale, soit par le décès de la maman, soit par une adoption, cela aura des effets très néfastes chez l'individu, qui n'aura pas bénéficié du temps nécessaire à l'apprentissage de ce fameux détachement.
Il octroiera alors ce rôle la plupart du temps à une personne humaine et généralement, celle qui le nourrira.
Ainsi, n'ayant pas eu l'enseignement progressif de l'indépendance, le chiot ne saura tout simplement pas agir correctement et ne pourra se séparer de son référent sans stress.
B) Mauvais comportements humains
La deuxième raison est intégralement l'œuvre de l'Homme.
Le chien, par nature, est un animal social. En revanche, il ne doit pas être exclusif. Il doit pouvoir rencontrer et communiquer avec d'autres personnes que son maître, pouvoir être pris en laisse et promené par autrui sans que cela ne l'affecte.
Le fait de priver son animal de tous contacts avec l'extérieur, de ne jamais s'en séparer, même quelques heures, favorise l'apparition de l'anxiété de séparation.
De plus, dès l'apparition du trouble, le responsable pourrait s'en vouloir du malaise engendré par son absence et diminuer voire faire totalement disparaître ces moments de séparation, ce qui ne fera qu'empirer la situation.
A noter qu'un chien issu de refuge, ayant déjà été abandonné par le passé, est plus favorable à l'apparition de cette pathologie sous l'effet de l'Homme.
II- Les symptômes de l'anxiété de séparation
Comme son nom l'indique, l'anxiété de séparation est un trouble comportemental qui empêche le chiot ou le chien de se sentir bien en l'absence de son maître.
Il peut donc avoir lieu malgré la présence d'autrui dans son environnement.
Il ne faut donc pas confondre anxiété de séparation et mauvaise gestion de la solitude, qui sont deux pathologies psychologiques distinctes.
Le chien se retrouvant dans un profond mal-être, va très souvent le faire savoir à travers des aboiements et/ou couinements intempestifs, qui peuvent durer jusqu'au retour du maître, parfois des heures durant. C'est sa manière, d'appeler sa personne de référence mais c'est souvent les seuls voisins qui sont informés de l'état de stress de l'animal.
Afin de tenter de se "changer les idées", c'est à dire d'expulser son anxiété, le chien peut également détruire tout ce qui se trouve dans son environnement.
Attention, les destructions, dans les cas les plus sévères peuvent être du ressort de l'arrachement de lattes au sol.
Lorsque le maître est présent, le chien ne montre aucun signe de malaise, il est très joyeux, le suit partout, demande sans arrêt son attention. Ces deux derniers points doivent vous alerter. Un chien qui surveille de temps à autre l'activité de son maître ou tente parfois d'interagir avec, a un comportement totalement normal. En revanche, si cela se produit constamment, la situation cache un véritable problème.
L'animal n'interagit que très peu avec le monde extérieur (les invités, les autres personnes du foyer, ses congénères, etc.), il ne supporte pas non plus de perdre de vue son référent, et peut même réussir à massacrer cordes et laisses, voire cage, dans des laps de temps fulgurants pour s'enfuir rejoindre son bien-aimé.
Au niveau médical, votre chien peut également s'uriner ou se déféquer dessus, vomir de manière régulière à chaque fois que vous vous absentez, s'automutiler par grattage et/ou morsure, formant des plaques et plaies sur la peau.
Ces symptômes sont à considérer d'une manière globale. Ils ont souvent tous lieu, mais à des degrés différents d'un individu à l'autre, en fonction de la sévérité du trouble.
Attention, si votre chien présente seulement l'un ou l'autre de ces comportements, il peut provenir d'une autre raison que l'anxiété de séparation.
N'hésitez pas à me contacter en cliquant ici si vous avez le moindre doute.
III- Comment faire disparaître l'anxiété de séparation chez mon chien
Tout d'abord, le meilleur moyen pour ce faire est de faire appel à un comportementaliste canin, qui saura vous proposer des exercices adaptés à une désensibilisation progressive mais également vous indiquer les erreurs commises (ou non) qui ont amenées le chien à développer ce trouble du comportement. Il vous accompagnera également dans la mise en place de nouvelles habitudes pour procéder à la disparition du trouble.
Voici tout de même quelques axes de réflexion :
Ne forcez pas la séparation de manière brutale ;
Si vos absences sont d'ores et déjà longues et régulières, essayez de vous organiser afin de les supprimer pendant le début de la thérapie (en posant par exemple deux semaines de congés) et ce, afin de le protéger au niveau physiologique et psychologique ;
Procédez par étape en déritualisant vos départs : pour ce faire, plusieurs fois par jour, enfilez vos chaussures à l'endroit où vous avez l'habitude puis ôtez les de suite. Lorsqu'après plusieurs essais, votre chien semble ne plus réagir et s'inquiéter, recommencez l'exercice en gardant vos chaussures quelques secondes, puis de plus en plus longtemps dès que le chien ne réagit plus à l'étape précédente. Reproduisez cette procédure en prenant vos clés, puis les insérer dans la serrure, puis ouvrir la porte, puis sortir un pied, puis deux pieds (porte toujours ouverte), puis la refermer progressivement, toutes ces étapes, petit à petit, et rajoutez des difficultés seulement lorsque le chien a accepté la dernière.
Soyez à l'origine de tous les contacts et ignorez votre chien lorsqu'il demande de l'attention. Les premiers temps, proposez lui énormément d'interactions mais réduisez progressivement.
Pour plus de conseils, n'hésitez pas à me contacter.
Notez que cette thérapie comportementale peut être très longue et qu'elle demande beaucoup de patience, de rigueur et de technicité. C'est pourquoi il est vivement conseillé de contacter un professionnel.
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